jeudi 19 juin 2008

الجزائر تمنع انعقاد مؤتمر الكونكريس العالمي الأمازيغي / Congres Mondial Amazigh***Appel

رشيد نجيب
رفض والي منطقة القبايل الجزائرية منظمة الكونكريس العالمي الأمازيغي من عقد مؤتمرها الخامس مطلع يوليوز المقبل في إحدى المدينتين المعروفتين بالتواجد السكاني الأمازيغي داخلهما: تيزي وزو أو بجاية. جاء ذلك في رسالة احتجاجية بعث بها السيد لونيس بلقاسم، رئيس الكونكريس العالمي الأمازيغي، إلى رئيس وأعضاء البرلمان الأوروبي ورئيس لجنته للشؤون الخارجية.وقال لونيس بلقاسم، بصفته أمازيغيا من القبائل، أنه لا يفهم ممارسات النظام الجزائري هاته في الوقت الذي تستضيف فيه الجزائر ما شاءت من المؤتمرات واللقاءات في الوقت نفسه الذي تمنع فيه عقد مؤتمر كان من المقرر أن يجمع المئات من ممثلي الجمعيات والهيات العضوة في الكونكريس العالمي الأمازيغي من المغرب والجزائر وتونس وليبيا وتونس وبقية دول العالم. ويعتبر الكونكريس العالمي الأمازيغي منظمة دولية تعمل من أجل الدفاع وتنمية الحقوق السياسية، الاقتصادية، الاجتماعية، الثقافية واللغوية للشعب الأمازيغي طبقا للمبادئ وآليات القانون الدولي. ويضم هذا الكونكريس الجمعيات والهيئات التي تعمل في نفس هذا المجال. ومنذ إنشائه سنة 1995، عمل الكونكريس العالمي الأمازيغي بتعاون مع مختلف الهيئات الدولية العاملة في مجال الدفاع عن حقوق الإنسان وتنميتها مثل: هيئة الأمم المتحدة ومنظماتها الموازية، الاتحاد الأوروبي، الاتحاد الأفريقي، عدد من منظمات وجمعيات المجتمع المدني...وقد شارك الكونكريس العالمي الأمازيغي بشكل دوري في مختلف التظاهرات الدولية الخاصة بحقوق الإنسان: ندوات دولية، منتديات، مجموعات العمل...الخ، كما قدم أمام لجان خبراء الأمم المتحدة عددا من التقارير الموازية المواكبة لأوضاع حقوق الإنسان في بلدان شمال إفريقيا على وجه التحديد.واعتبر لونيس بلقاسم في رسالته المشار إليها رفض السلطات الجزائرية السماح بانعقاد مؤتمر الكونكريس العالمي الأمازيغي فوق الأرض الجزائرية نوعا من التمييز العنصري المحظور عالميا، وذلك في خرق تام لقوانين البلاد نفسها لما فيها الدستور الجزائري في فصله الواحد والثلاثين وفصله الثاني والثلاثين اللذين يتحدثان عن احترام الحريات الأساسية للأفراد بما فيها حق التجمع. كما أنها بهذا القرار الجائر ترمي بعرض الحائط مختلف الإعلانات والعهود الدولية في مجال حقوق الإنسان حتى وإن صادقت عليها.وعن الخلفية من وراء توجيه هذه المراسلة للاتحاد الأوروبي، أشار لونيس بلقاسم إلى أن الاتحاد الأوروبي تربطه اتفاقية شراكة وتعاون مع الدولة الجزائرية منذ سنة 2005 وأن هذه الاتفاقية تشير في مادتها الثانية إلى ضرورة احترام الجزائر للمبادئ الديمقراطية وحقوق الإنسان الأساسية المنصوص عليها في الإعلان العالمي لحقوق الإنسان. إلا أنه في الواقع، كما تشير مراسلة لونيس بلقاسم، يتميز النظام الجزائري بتشجيعه لسياسة الإفلات من العقاب وخرق حقوق الإنسان والحريات بدون أن تجد هذه القضايا مكانتها ضمن الاجتماعات بين دولة الجنرالات ومؤسسة الاتحاد الأوروبي.وطالب لونيس بلقاسم، رئيس الكونكريس العالمي الأمازيغي، من مؤسسة الاتحاد الأوروبي الضغط على السلطات الجزائرية من أجل تمكينه من عقد مؤتمره الخامس.وكانت تامازغا نيوز المقربة من الأوساط الأمازيغية قالت في موقعها الإليكتروني إن الدولة الجزائرية لن تسمح أبدا بعقد هذا المؤتمر الأمازيغي وذلك انتقاما من منظمة الكونكريس العالمي الأمازيغي على التقارير التي تبعث بها إلى مختلف منظمات الأمم المتحدة حول أوضاع حقوق الإنسان بالجزائر. ومن المنتظر كذلك، أن يتحول هذا المؤتمر إلى المغرب الذي سبق له أن سمح بعد مؤتمر مماثل في غشت 2005 بمدينة الناضور، ويحتمل أن تكون الوجهة هذه المرة مدينة أكادير. وذلك في إطار الصراع الإقليمي الدائر بين الجارين المغرب والجزائر
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Paris, le 6/06/2008- M. Hans-Gert Pottering, Président du Parlement Européen- Mmes, Mrs les Députés du Parlement Européen- M. José Manuel Barroso, Président de la Commission Européenne- Mme Benita Ferrero-Waldner, Commissaire aux Relations Extérieures de l’Union Européenne Mesdames, MessieursLe Congrès Mondial Amazigh (CMA) est une ONG internationale ayant pour mission de défendre et de promouvoir les droits politiques, économiques, sociaux, culturels et linguistiques du peuple Amazigh (Berbère), en conformité avec les principes et les instruments du droit international. Le CMA est constitué par des associations qui œuvrent dans les domaines culturel, de développement socioéconomique, de protection de l'environnement et de défense et promotion des droits humains, dans tous les pays de Tamazgha (Afrique du Nord) et en Europe. Depuis sa création en 1995, le CMA collabore avec les différents organes de défense et de promotion des droits humains des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine et des organisations de la société civile internationale. Dans ce cadre, le CMA participe régulièrement à différents événements internationaux relatifs aux droits humains (conférences internationales, forums, Groupes de Travail, séminaires, etc) et présente devant les Comités d'experts de l’ONU chargés du suivi de l'application des Traités, des rapports alternatifs sur la situation des droits humains, particulièrement dans les pays d'Afrique du Nord. Le Congrès Mondial Amazigh agit en faveur et en soutien de tous les efforts entrepris pour l’état de droit, la paix et le progrès humain.Conformément à ses statuts, le CMA réunit ses membres en congrès général tous les trois ans. Le dernier congrès (le 4ème) a eu lieu en 2005, dans la ville de Nador au Maroc et le prochain (le 5ème) est prévu pour la fin du mois de juillet 2008, dans une des villes de la région de Kabylie en Algérie. Dans ce but, dès le début de l’année 2008, le comité local d’organisation s’est attelé à la tâche de chercher un lieu pouvant accueillir le 5ème congrès du CMA dans l’une des deux principales villes de Kabylie (Tizi-Wezzu ou Vgayet). Tous les gestionnaires de salles publiques et les propriétaires de salles privées sollicités pour la location de leurs locaux ont alors exigé une autorisation délivrée par les autorités administratives (le Wali). Ils auraient reçu des directives qui leur interdisent de louer leurs salles aux organisateurs de réunions qui ne possèdent pas une autorisation délivrée par la Direction de la Réglementation et de l’Administration Générale (DRAG) de la Wilaya. L’administration soumet en effet les associations qui souhaitent organiser une réunion, à une demande d’autorisation sur un imprimé qu’elle leur fournit et qui porte le titre de "demande d’autorisation de réunion ou de manifestation publique". Sur ce document, il est fait référence à la loi n° 89-28 du 31/12/1989, modifiée et complétée par la loi n° 91-19 du 2/12/1991, relative aux réunions et manifestations publiques. Or cette loi ne prévoit pas une autorisation préalable à la tenue d’une réunion publique mais une simple déclaration comme le stipule son article 4 selon lequel "toute réunion publique est précédée d’une déclaration mentionnant l’objet, le lieu, le jour, l’heure et la durée de la réunion, le nombre de personnes prévu et l’organisme éventuellement concerné". L’article 5 de la même loi précise que "la déclaration est faite trois jours francs au moins avant la date de la réunion, auprès du Wali". Et lorsque la réunion n’est pas ouverte au public comme c’est le cas pour les assemblées du CMA, les organisateurs ne sont même pas tenus d’informer les autorités. C’est ce qu’indique la même loi dans son article 14 : "Sont dispensées de la déclaration préalable, les réunions privées caractérisées par des invitations personnelles et nominatives, les réunions réservées aux seuls membres des associations légalement constituées".Ainsi, bien que la loi se limite au plus, à la seule obligation d’informer l’administration, les autorités exigent une autorisation, ce qui constitue clairement une pratique illégale et abusive. Interrogé sur ce problème, le chef de la réglementation du bureau des associations de la Wilaya de Tizi-Wezzu, répond que l’obligation d’une autorisation administrative pour une réunion publique, "est une mesure qui découle du décret n° 92-44 du 9/02/1992 portant instauration de l’état d’urgence en Algérie". Prévu initialement pour une durée maximale de 12 mois (article 1 du décret), l’état d’urgence est prorogé d’année en année depuis 16 ans et demeure en vigueur jusqu’à aujourd’hui. Ce décret donne des pouvoirs exceptionnels au ministre de l’intérieur et aux Walis qui sont habilités par voie d’arrêté, à prendre toute mesure de restriction des libertés individuelles et collectives (voir notamment les articles 4, 6, 7 du décret) et si nécessaire, de faire appel à l’armée (article 9). Cependant, l’administration refuse de publier ou de donner la référence d’un quelconque document officiel (arrêté ministériel ou wilayal prévu par le décret mentionné ci-dessus) qui exigerait une autorisation à la place d’une déclaration concernant une réunion publique.En conséquence, et face à l’absence d’alternative, le comité d’organisation du congrès du CMA a été contraint de remplir le document de "demande d’autorisation" et de l’adresser aux Walis de Tizi-Wezzu (le 15 janvier 2008) et de Vgayet (le 20 février 2008).A ce jour, soit plus de quatre mois après, l'administration n'a donné aucune réponse malgré les relances effectuées. Or l'Ordonnance n° 66-154 du 8 juin 1966 portant code de procédure civile, précise dans son article 279, que "le silence gardé pendant plus de quatre mois par l’autorité administrative, vaut rejet de la demande". En d'autres termes, les autorités algériennes refusent aux associations amazighes membres du CMA (plus de 100 associations d’Algérie, du Maroc, de Tunisie, de Libye, du Niger, du Mali, des Iles Canaries et de plusieurs pays d'Europe) de se réunir en Algérie. Au moment où l'Algérie organise régulièrement toutes sortes de rencontres internationales, les Amazighs de Kabylie ne comprennent pas l'attitude des autorités algériennes et ne peuvent admettre qu'on leur refuse le droit de se réunir chez eux et d'accueillir leurs frères des autres pays ainsi que leurs amis. L’interdiction qui frappe la rencontre internationale des Amazighs en Kabylie est d’abord ressentie par le mouvement associatif et par l’opinion publique, comme un acte délibéré de discrimination raciale. Il est clair que c’est parce que la rencontre réunit les Amazighs et parce qu’elle est organisée par les Kabyles, qu’elle est interdite. En effet, au moment où le gouvernement algérien ferme les portes du pays aux Amazighs, il organise et finance un grand nombre d’événements de dimension internationale dédiés à la langue, au cinéma, au folklore, à la poésie, à la chanson, à la pensée, à l’histoire, à la science, au droit, à la jeunesse, à la femme, à l’art, …arabes. Ce faisant, le gouvernement algérien viole les lois du pays, le droit international et abuse de la violence de son pouvoir.En interdisant le congrès des Amazighs le gouvernement algérien bafoue la Constitution du pays, notamment l’article 31 qui indique que "les institutions ont pour finalité d'assurer l'égalité en droits et devoirs de tous les citoyens et citoyennes en supprimant les obstacles qui entravent l'épanouissement de la personne humaine et empêchent la participation effective de tous, à la vie politique, économique, sociale et culturelle", l’article 32 qui prévoit que "les libertés fondamentales et les droits de l'homme et du citoyen sont garantis", l’article 33 qui précise que "la défense individuelle ou associative des droits fondamentaux de l'homme et des libertés individuelles et collectives est garantie" et l’article 41 qui stipule que "les libertés d'expression, d'association et de réunion sont garanties au citoyen". Par rapport au droit international, le gouvernement algérien, soucieux de soigner son image à l’extérieur du pays, s’empresse de parapher les chartes, les accords, les pactes et autres conventions, comme si l’état de droit dans le pays se mesurait à la quantité ou au poids des documents signés. Dans la pratique, la justice et l’administration ignorent l’ensemble de ces textes dont le contenu n’est ni diffusé, ni respecté, ni invoqué dans les juridictions. Le 14 avril 2008, devant le Comité de l’ONU chargé de l’Examen Périodique Universel, M. Mourad Medelci, Ministre algérien des affaires étrangères, a déclaré qu’"en dépit de l’état d’urgence, la vie démocratique a poursuivi son cours sans interruption". L’ambassadeur d’Algérie à l’ONU, M. Driss Jazayri, a affirmé devant le Comité des Droits de l’Homme en novembre 2007, que "l’état d’urgence ne soulève aucune entrave à l’exercice des libertés individuelles et collectives, associatives ou politiques et que toutes les mesures décidées dans ce cadre ont été graduellement levées". On peut se demander alors pourquoi cet état d’exception est-il toujours en vigueur ? Pourquoi y est-il fait référence à la Wilaya de Tizi-Wezzu, à Vgayet et ailleurs en Algérie, pour justifier le gel des lois et leur remplacement par des décisions administratives ? Promulgué pour lutter contre le terrorisme islamiste, pourquoi l’état d’urgence est-il appliqué contre la société civile et les défenseurs des droits de l’homme ? Tout en essayant de cacher aux yeux du monde ce stigmate de la dictature, le pouvoir algérien conserve sciemment l’état d’urgence comme l’épée de Damoclès qui plane en permanence au-dessus de tous ceux qui sont porteurs de projets démocratiques. S’en tenant aux réalités quotidiennes vécues notamment par les associations, le Comité des Droits de l’Homme s’est inquiété du fait que "de nombreuses organisations et défenseurs des droits de l’homme ne peuvent exercer librement leurs activités en Algérie" et n’a pas manqué de rappeler le gouvernement algérien à son obligation de "respecter et protéger les activités des organisations et défenseurs des droits de l’homme (…) et de veiller à ce que toute restriction imposée au droit de réunion et manifestation pacifique, à l’enregistrement des associations et à l’exercice pacifique de leurs activités, soit compatible avec les dispositions des articles 21 et 22 du Pacte pour les droits civils et politiques". L’Union Européenne est liée à l’Algérie par un Accord d’association qui est entré en vigueur en 2005. L’article 2 de cet Accord stipule que "le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de l’Homme, tels qu’énoncés dans la déclaration universelle des droits de l’homme, inspire les politiques internes et internationales des parties et constitue un élément essentiel de l’accord".Mais sur le terrain, le pouvoir algérien continue de promouvoir l’impunité et de violer les droits et les libertés des citoyens et rien ne montre que ces questions tiennent une place dans les ordres du jour des réunions entre le gouvernement algérien et l’Union Européenne. En conséquence, l’UE ne respecte pas non plus l’article 2 de l’Accord et de ce fait, cautionne les pratiques anti-démocratiques en Algérie.Pour le Congrès Mondial Amazigh, le non respect de l’article 2, considéré comme "élément essentiel" de l’Accord, rend automatiquement caducs tous les autres articles.En conséquence, nous demandons la suspension de l’Accord Algérie-UE, jusqu’à ce que l’Etat algérien décide de respecter de manière effective les principes démocratiques, les droits humains et les libertés fondamentales.Dans l’immédiat, nous vous demandons, Monsieur Le Président du Parlement Européen, Monsieur Le Président de la Commission Européenne, Mme La Commissaire, Mmes, Mrs les Euro-Députés, de bien vouloir prendre les mesures qui s'imposent pour: - que le gouvernement algérien lève tous les interdits et les obstacles à la tenue de l'assemblée internationale des Amazighs en Kabylie,- que le décret n° 92-44 du 9/02/1992 portant état d'urgence soit aboli et que l'Algérie se mette résolument sur la voie de la démocratie.Le CMA, les populations et la société civile amazighes attendent des institutions européennes des prises de position conformes aux valeurs et aux principes fondateurs de l’Union Européenne et un soutien actif à leur lutte pacifique pour un véritable Etat de droit en Algérie. Nous vous remercions par avance et vous prions d’agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de notre haute considération. Le PrésidentBelkacem Lounes

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