Pour protester contre la détention arbitraire de jeunes militants du mouvement culturel Amazigh au Maroc, leurs parents et leur comité de soutien avaient appelé à un rassemblement pacifique le 14 février 2008 à 15h, devant le Parlement marocain à Rabat. Dès la matinée, plusieurs dizaines de policiers et des membres des "forces auxiliaires" équipés de moyens anti-émeutes, s'étaient déployées devant l'entrée et aux alentours de l'édifice. Plus loin, un grand nombre de véhicules de police étaient stationnés. A l'heure du rassemblement, plusieurs centaines de personnes étaient déjà arrivées devant le bâtiment du Parlement tandis que d'autres continuaient à converger vers ce lieu.
Les manifestants étaient porteurs de drapeaux amazighs et de banderoles qui dénonçaient la répression et réclamaient la libération des détenus politiques incarcérés dans les prisons de Meknes, Imteghren (Errachidia), Warzazat et Agadir.
Soudain et au moment où les manifestants commençaient à scander leurs slogans, les forces anti-émeutes se sont ruées sur eux, frappant les personnes sans distinction avec leurs matraques et avec des coups de pied, les jetant à terre en les insultant. Les drapeaux amazighs et les banderoles étaient déchirés tandis que les appareils photos et les téléphones portables étaient systématiquement arrachés à leurs propriétaires et confisqués. Les manifestants qui fuyaient la répression ont été poursuivis jusque dans les rues voisines. Plusieurs dizaines d'entre eux ont été blessés et un grand nombre ont été arrêtés puis relâchés quelques heures plus tard.
Le Congrès Mondial Amazigh dénonce avec force cet étalage de violence aussi injustifié que disproportionné, contre des citoyens venus protester pacifiquement contre les injustices devant le Parlement censé être le lieu de la représentation du peuple. C'est une honte pour le pouvoir marocain qui montre ainsi sa vraie nature totalitaire et raciste dès lors qu'il s'agit des Amazighs.
Le CMA appelle les instances internationales, les peuples amis et les ONG des droits de l'homme à dénoncer la violence Etatique exercée contre les Amazighs et à exiger le respect des normes internationales en matière de droits humains.
Par ailleurs le CMA recommande vivement aux organisations et aux populations amazighes de poursuivre de manière non violente mais déterminée, les actions de protestation et de résistance aux injustices. Il n'y a pas d'autre voie si l'on veut imposer nos droits à la liberté, à la justice et à la dignité.
Rabat, le 4/02/2959 - 16/02/2009
P/le Bureau du CMA,
B. Lounes, Président
www.congres-mondial-amazigh.org -- congres.mondial.amazigh@wanadoo.fr
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire