lundi 30 mars 2009

Elections présidentielles en Algérie : Le Congrès Mondial Amazigh dénonce cette mascarade électorale et appelle au boycott

En s’accaparant la direction du pays en avril 1999, Abdelaziz Bouteflika avait juré de mettre le pays à genoux et avait mis dès le départ la Kabylie dans sa ligne de mire… Dès sa première visite dans la région, il traita ses habitants de nains… Deux ans après, au printemps d’avril 2001, une date chère à la Kabylie rebelle, Bouteflika lance une meute de gendarmes pour mater l’un des fiefs de la démocratie en Algérie, et en mettant le feu à cette Kabylie qui pendant des années jouissait du titre de la petite suisse. Les gendarmes pour la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie ont tiré à balle réelles sur des manifestants qui protestaient contre l’assassinat d’un jeune lycéen à l’intérieur même de la brigade de gendarmerie le 18 avril 2001. En deux ans la Kabylie fut mise à sac, ruinée, des dizaines d’investisseurs, entrepreneurs quittèrent la région. Plus de 120 jeunes tués par les gendarmes et quelques 10 000 blessées en 2ans. La même période en 2004, les gendarmes s’attaquent à des paysans de la région des Aurès, tortures, séquestrations et emprisonnements. La deuxième région berbérophone d’Algérie venait de subir le même sort que la Kabylie. En 2008, la population de Bérriane, à Ghardaia, vit une situation de guerre civile, racisme anti-amazigh, conflit sciemment entretenu. Dans le même sciage et en même moment en Kabylie, les gendarmes ont passé le relais aux bandits des grands chemins, pour dissuader les quelques entrepreneurs coriaces qui n’avaient pas encore quitter cette région, usant de grands moyens : rapts, kidnappings avec demande de rançons, assassinats, vols de voitures, agressions sur les routes menant aux villages… la Kabylie est à nouveau en situation de crise, aucun entrepreneur ne veut plus y investir… Les écoles ferment une après l’autre, faute d’élèves. Les kabyles désertent en masse les montagnes pour s’installer ailleurs. Plus d’une centaine d’écoles fermées entre 2001 et 2005. Environ 200 000 jeunes kabyles ont quitté carrément le pays pour s’installer en France, au Canada, en Allemagne, en Espagne et en Angleterre… Les organisations sociales kabyles, notamment les comités de villages, manquent d’effectifs et s’affaiblissent, et c’est tout l’équilibre social qui est en péril. Le paradoxe : l’argent arrive en Kabylie dans des sacs, pour renforcer sur place un système généralisée de corruption. En 2008, Bouteflika reconnaît l’échec de sa politique, viole la constitution en supprimant la limitation de mandats présidentiels, remet ainsi en cause l’alternance au pouvoir et fait l’impasse sur l’officialisation de Tamazight, une revendication exigée par plusieurs générations. Bouteflika annonce sa candidature aux présidentielles, son ministre de l’intérieur réaffirme le retour en force des gendarmes en Kabylie, ce qui fut dit fut fait. Le banditisme et le terrorisme se multiplient : attentats terroristes, vols de voitures, kidnappings et agressions, etc. En 2009, en Kabylie, où ailleurs, la population éprise de justice et de démocratie observe dans un mutisme total, cette énième arnaque et mascarade électorale, qui consacrera à nouveau Bouteflika président pour un troisième mandat. Le Congrès Mondial Amazigh, porte-parole des revendications démocratiques du peuple Amazigh d’Algérie, dénonce cette régression et ce retour à l'autoritarisme des tenants du pouvoir en Algérie et lance un appel au peuple Amazigh à rejeter cette consultation électorale qui consacrera l'instauration de la dictature islamo-conservatrice. Enfin, le CMA, fidèle à ses idéaux, exige le respect et l'application des conventions internationales ratifiées par l'Etat algérien en matière des droits de l'homme, d'égalité entre l’homme et la femme, des droits économiques, sociaux, culturels, linguistiques et civilisationels des Imazighen, de la liberté de pensée et de culte, des libertés individuelles et collectives, du droit à l'organisation, de la répartition juste et équitable des richesses, de la lutte contre les fléaux sociaux de la corruption et des passes droit, ainsi que du respect du principe de l'alternance au pouvoir.
Tudert i Tamazight Tudert i Imazighen Ulac smah ulac
P/Le Congrès Mondial Amazigh Section Algérie

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