vendredi 20 mars 2009

le CMA dénonce l apartheid anti-amazigh de l'Etat marocain devant les eurodéputés

le CMA dénonce l apartheid anti-amazigh de l'Etat marocaindevant les eurodéputés
A l’aimable attention deMesdames & Messieurs les Eurodéputés,Parlement Européen.Bruxelles & StrasbourgObjet : Droits Humains et politique discriminatoire d’apartheidanti-amazigh au MarocMesdames et Messieurs les Eurodéputés,Tel que vous le savez, l’Union Européenne, qui est liée, à l’Etatmarocain, par un «accord d’association», entré en vigueur depuis le1er mars 2000, vient d’accorder « un statut avancé » à ce même Etat,par la signature de l’accord du 13 octobre 2008. Ces accordsd’association entre l’Union Européenne et le Royaume du Maroc ont pourobjectifs essentiels, notamment, la promotion effective de ladémocratie et le respect des droits de l’Homme, comme le stipule lepassage ci-après : « Le respect des principes démocratiques et droitsfondamentaux de l’Homme, tels qu’énoncés dans la déclarationuniverselle des droits de l’Homme, inspire les politiques internes etinternationales de la communauté et du Maroc et constitue un élémentessentiel du présent accord».Or, au mois de septembre dernier, le Parti Démocrate Amazigh du Marocvous a interpellé afin de suspendre les négociations de ce « statutavancé » tant que l’Etat marocain n’arrête pas de continuer à violerles droits humains en général et ceux des citoyens d’origine amazigh(berbère) en particulier. La réponse de la Commission Européenne, àtravers la lettre de Mr. Leonello Cabrici, le chef d’Unité du Maghrebde la Direction du Proche et Moyen Orient, Méditerranée du Sud de laDirection Générale des Relations Extérieures, en date du 23 septembre2008 nous affirmait que : « (…) le renforcement du dialogue et de lacoopération entre l’ Union Européenne et le Maroc sur les questionsrelatives aux droits de l’Homme et aux droits fondamentaux , tel qu’ilest prévu dans le cadre du Statut avancé, ne peut qu’aller dans ladirection d’une consolidation d’un Etat de droit et d’une protectionaccrue des droits humains et libertés fondamentales ».Malheureusement, et bien au contraire, depuis la signature ce « statutavancé » le respect de ces droits de la part des agents d’autorité etdes institutions gouvernementales de l’Etat marocain ne fontqu’empirer de jour en jour. De graves dérives et régressions desdroits des citoyens amazighs résultent d’une politique discriminatoireaffichée d’apartheid anti-amazigh, qui contredisent tous les discoursofficiels. A titre d’illustration :- Jusqu’à présent, il n y a aucune volonté politique de réforme del’actuelle constitution, réclamée pacifiquement par la majorité descitoyens en boycottant massivement les dernières électionslégislatives du 7 septembre 2007. Cette constitution est raciste pournier catégoriquement l’existence de la réalité amazighe et les droitslinguistiques et culturels des citoyens ;- Le Ministère de l’Enseignement National s’obstine à bloquer lagénéralisation de l’enseignement de la langue et de la cultureamazighes dans toutes les écoles et niveaux scolaires. Quant àl’alphabétisation des adultes, celle-ci se déroule en contradictionflagrante avec toutes les recommandations et conventions de l’UNESCO,qui préconise l’utilisation des langues maternelles, dont la langueamazighe pour le cas d’espèce. Cette dernière est exclue totalement decet enseignement informel qui se fait exclusivement en langue arabeclassique.- Par rapport à l’intégration de l’amazigh dans le domaine del’audiovisuel, aucune avancée n’a été enregistrée. Les chaînes detélévisions publiques (TVM et 2M) de la SNRT ne respectent plus leurengagement de produire et d’émettre des émissions en langue amazighe,alors quelles ont signées un cahier de charges depuis trois ans.- Le lancement du projet de télévision amazighe, tant attendue par lagrande majorité des populations amazighes du pays et des communautésamazighes résidentes dans la diaspora euro-américaine, prévu en 2007par le ministère de la communication reste bloqué, même sidernièrement le ministère des finances lui a dédié un budgetconséquent de 5 millions d’Euro pour une durée de quatre ans. Lecontrat signé entre la SNRT, le Ministère de la Communication et celuides finances est resté lettre morte.- Les Prénoms amazigh, à propos desquelles le Comité pourl’élimination de la discrimination raciale des Nations Unies avaitréclamé à l’Etat marocain de prendre des mesures appropriées déjà enmars 2003, sont toujours prohibés. Le dernier exemple en date estcelui de la jeune « Simane », fille de la famille d’Oujdi Abdeljawad,née le 27 janvier dernier, et que les autorités communales deBoufekrane ne veulent pas enregistrer. Le pire, c’est que l’Etatmarocain exporte cette violation de droit élémentaire de choix deprénoms au sein même de vos propres pays démocratiques en imposantcette interdiction aux citoyens européens d’origine amazighe, àtravers ses délégations consulaires !- L’interdiction des activités culturelles continue de nos jours ; ladernière concerne la rencontre que voulaient organiser, conjointement,les associations Tamaynut et Amrec, à Casablanca le 8 février 2009,pour protester contre l’association des 12 siècles de la fondation dela ville de Fès, qui réduit l’histoire millénaire du Maroc à l’arrivéede la minorité « arabe » en Afrique du Nord.- Des étudiants amazighs de différentes universités (Meknès,Errachidia, Agadir,…) sont condamnés à de lourdes peines, sans preuvesni témoins crédibles et soumis à des tortures physiques etpsychologiques.- Les sit-in de soutien à l’organisation palestinienne « Hamas » sontpermises et ceux de solidarité avec les amazighs eux-mêmes sontcatégoriquement et sévèrement réprimés, que ce soit celle qui a étéconvoqué en solidarité avec les populations Ait Baaran de Sidi Ifni,celle devant la SNRT du 23 juin dernier ou celle devant le parlementen solidarité avec les détenus politiques du 14 février dernier.- Par rapport à l’unique formation politique que dispose lesamazighes, en l’occurrence le Parti Démocrate Amazigh Marocain (PDAM),la justice marocaine aux ordres n’a pas pris en considération lesarguments d’une centaine d’avocats qui se sont offert pour la défensede sa légalisation. Celle-ci s’est obstinée à lui appliquer lanouvelle loi des partis de manière rétroactive et exclusivement contrele PDAM. Une loi qui autorise la minorité « arabophone » de créer despartis à base raciale de l’ « arabité » ou/et à base religieuse de l’« islamité » et qui exclut catégoriquement la majorité « amazighe »d’avoir des formations politiques basé sur « l’amazighité ». Lajustice marocaine a non seulement interdit le PDAM sinon aussi ellen’a pas du tout réagi au procès de tentative d’assassinat à l’encontrede son secrétaire général, l’avocat Ahmed Adghirni. Pire, les forcesde l’ordre l’ont agressé violement dans un café de la capitale le 14février 2009, au vu de tout le monde.- Même la presse amazighe n’est pas épargnée. La directrice du journalAmina Ibnou-Cheikh et le journaliste Said Bajji du mensuel « Le MondeAmazigh » se sont fait sauvagement intimider et molester par desofficiers des forces de l’ordre lors de la couverture d’un sit-indevant le parlement le 14 février précité.- Etc.En conséquence, le Congrès Mondial Amazigh vous sollicite afind’interpeller l’Etat marocain et ses autorités sur ces gravesviolations. Le Congrès Mondial Amazigh vous demande de suspendremomentanément ce « statut avancé », tant que l’Etat marocain ne changed’attitude et respecte de manière effective les principesdémocratiques et les droits fondamentaux de l’Homme, comme le stipulevotre accord d’association de «statut avancé ».Veuillez agréer, mesdames et messieurs les eurodéputés, l’assurance dema considération distinguée.Signé : Rachid RAHA Président du CMACongrès Mondial Amazigh (C.M.A.),46 Avenue Saint Ouen/ 75018 Paris/ France.Tél. : 00.212.614.155.155Fax : 00.212.537.72.72.83E-mail : http://fr.mc238.mail.yahoo.com/mc/compose?to=c.m.amazigh@gmail.comWeb : www.cmamazigh.com

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