En cette journée qui symbolise le réveil de la Kabylie et le début de sa lutte pour la reconnaissance de sa culture et de son identité, c’est le RCD qui a été le premier à battre le pavé du siège du TRB jusqu’à celui de la wilaya. Près de deux cents personnes, entre militants, élus divers, responsables et députés ont pris part à la marche. Allusion directe à la décision du pouvoir algérien d’ériger un grand pénitencier à Oued Ghir, à l’entrée ouest de Bgayeth, le RCD a choisi « Bejaia n’est pas une prison » comme principal slogan de la marche. Devant le siège de la wilaya où les marcheurs se sont réunis, le député Djamel Ferdjallah, numéro 2 du parti de Said Sadi, a lu une brève déclaration dans laquelle il a fustigé « l’antikabylisme primaire » qui sévit au sein du pouvoir tout en réclamant la construction d’usines à la place des prisons. Les marcheurs se sont ensuite dispersés dans le calme pour céder la rue aux militants du MAK.
Drapeaux kabyles et banderoles déployés, les militants du MAK se sont mis en branle vers 11 heures du siège du TRB pour sillonner les boulevards jusqu’à la maison de la culture Taos Amrouche. Emmené par Ferhat, vieux briscard de la cause amazighe, le cortège bruyant et coloré du MAK a entonné des chants et des slogans demandant la reconnaissance du peuple kabyle et l’autonomie de la Kabylie. Beaucoup de jeunes filles et d’étudiants ainsi que des anciens militants du mouvement des archs de Kabylie ont pris part à cette marche historique qui impose le MAK, de fait, comme l’un des acteurs politiques avec lesquels il faudra désormais compter en Kabylie. En effet, il aura réussi à mobiliser trois fois plus que son aîné, le RCD, ce qui n’est pas peu dire. La disparition des archs, le recul du RCD, la discrétion du FFS, qui a préféré, pour l’occasion, organiser un grand gala musical à Tazmalt, et l’entrée en lice des autonomistes est symptomatique de la recomposition d’un champ politique kabyle qui n’a toujours pas fini de digérer les conséquences du printemps Noir pour réaliser sa mue.
Devant le parvis de la maison de la culture où la marche s’est achevée, tout en saluant la mobilisation de ses militants, Ferhat dira à l’assistance que « Le peuple kabyle renaît de ses révoltes comme le Phénix de ses cendres ». Il dira également que « Le processus historique qui mène à l’autonomie régionale de la Kabylie est désormais irréversible. Toute manœuvre et toute tentative visant à le retarder ou à l’enrayer ne produiront que des effets dont les conséquences seront pour le pouvoir pires que ce qu’ils veulent combattre ».
Pour finir, Ferhat dira : « L’avenir est au dialogue et aux solutions politiques facilitant la réalisation du destin de liberté et de dignité d’un peuple et non à la corruption d’individus ou de groupes d’individus ».
Lorsque les militants du MAK se sont dispersés, la rue a été de nouveau investie par les étudiants de l’université de Bgayeth qui ont organisé leur propre marche du campus d’Aboudaou jusqu’au siège de la wilaya. Près de 2000 étudiants y ont participé clôturant ainsi le cycle des marches du 20 avril.
Notant enfin que toutes les marches se sont déroulées sans incidents, dans l’ordre et le respect.
M. Ouary.
Marche du MAK
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