mardi 25 novembre 2008

4poèmes d'Athanaze Vantchev de Thracy dédiés à l'amazighité

Azul ,Salut, kwe Le combat amazigh a reçu le soutien et l'engagement de l'un des plus grands poètes français contemporains: Athanase Vantchev de Thracy.Veuillez trouver ici joints, 4 de ses poèmes dédiés à l'amazighité et à ses combattants.Comme vous pouvez le voir au premier message, ce Monsieur a découvert l'amazighité avec la conférence que j'avais donnée à Paris en Novembre 2007.Depuis, il n'arrête pas de travailler pour le rétablisement des droits de l'amazighité. Il a déjà traduit des textes de poètes amazighes en français! bonne lecture
ali khadaoui ambassadeur des poètes amazighes auprès de "Poètes du Monde"

TOI, MON MAROC AMAZIGHE

A Ali Khadaoui

« Les hommes continuent d’avancer ainsi Inconscients de ceux qui s’en allèrent, de ceux qui s’en vont, d’eux-mêmes… » Yannis Ritsos Ô insensé Maroc, pourquoi veux-tu trahir Ton sang berbère, ton sang plus pur que diamant ! Pourquoi mentir, pourquoi ? La sève de tes enfants Vient d’une terre sublime, berceau de grands empires ! Oui, tu es berbère, berbère jusqu’aux racines De tes cellules nourries d’espace immaculés, Berbère jusqu’à ton âme éprise de liberté, Berbère jusqu’aux entrailles de tes montagnes divines ! Pourquoi te dire arabe ? Aurais-tu honte, Rabat, De ton ciel d’azur, des tes vallées superbes, Toi-même amazighe grandi parmi les gerbes Des étoiles d’Atlas, des mers tissées de soie ? Chaque sentier en toi, chaque rivière limpide Ont la clarté berbère de ton regard candide ! Athanase Vantchev de Thracy Paris, le 14 juillet 2008 Je dédie ce poème à l’éminent lettré et ami Ali Khadaoui, flamboyant défenseur de la langue et de la civilisation amazighes. Dire que je soutiens la juste cause qu’il défend de tout le génie de son amour est très peu dire. Cette cause qui plaît à Dieu, l’Ami Suprême de la Justice et de la Liberté, je l’ai faite entièrement mienne. Je l’ai aimée, je l’ai embrassée, je l’ai serrée sur mon cœur. Tant que le Seigneur de la Lumière me permet de vivre, je resterai aux côtés des Imazighen, les authentiques propriétaires de la Tamazgha, et donc du Maroc. Glose : Amazighe (adj.) : on peut traduire ce terme par l’adjectif « berbère ». Le vrai nom des Berbères, ainsi appelés par les Grecs pour qui tout peuple qui ne parlait pas leur langue était barbare, est Imazighen. Les Imazighen (pluriel de« amazighe ») occupaient, depuis la nuit des temps, l’immense territoire qui couvrait la Libye, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et les îles Canaries d’aujourd’hui. Ce territoire était la Tamazgha, lepays des Imazighen, peuple qui, quoique réparti en plusieurs sous-groupes, jouissait d’une même communauté linguistique, des mêmes traditions, d’une civilisation authentique. Les habitants de l’Aurès, de la Kabylie, du Mzab en Algérie, les montagnards du Rif, les Chleuh des chaînes montagneuses de l’Atlas, les habitants de la vaste région de Sous au Maroc, sont restés fidèles à leur origine amazighe. Les Touareg, égalementImazighen, ont conservé leur originalité aux confins des Etats de l’Algérie, du Mali et du Niger. Une diaspora de plusieurs millions d’Imazighen habite un peu partout dans le monde, et surtout en France et aux USA. Il faut savoir que 90% de la population des pays de la Tamazgha cités plus haut est amazighe. Il faut savoir aussi que les Iamzighen sont un peuple totalement différent des Arabes. Envahie par ces derniers au VIIe - VIIIe siècle ap. J.-C., la Tamazghaa subi la loi des vainqueurs qui ont imposé à son peuple, souvent par la force, l’arabe comme langue officielle. Si une petite élite fit sienne cette langue étrangère, les vastes populations de la Tamazghagardèrent leur propre langue : l’amazighe, et leur alphabet : le tinifagh, inventé au Ve siècle av. J.-C. Or, le Maroc, peuplé à 90% d’Imazighen, se veut un pays arabe. La vérité est qu’il ne l’est pas. C’est un pays berbère. Entièrement berbère ! La culture arabe n’a pas pu changer le sang des habitants du pays. Il est plus que normal que les Imazighen veulent sauvegarder leur langue, rempart divin contre une arabisation forcée que le gouvernement marocain mène contre vents et marais. Il est grand temps qu’il le sache : tous ses efforts sont vains. On ne peut pas trahir impunément sa race. On ne peut pas éteindre, sans se brûler, la flamme de l’esprit. On ne peut pas faire d’un lion une chèvre. Non, mes amis marocains, le sang ne devient pas de l’eau ! Telle est la vérité que tout homme qui veut vraiment plaire à Dieu, doit savoir et pratiquer ! Yannis Ritsos (1909-1990) : militant pour la liberté de la Grèce des nazis, Ritsos fut, de son vivant, le plus célèbres des poètes grecs, le plus traduit. Immense et inégal, d’une effrayante fécondité, il a tout chanté, dans tous les registres. Un Victor Hugo grec. Mon cher Ali, Le destin du linguiste Habbaz Boujmâa m'a profondément ému. Je lui ai dédié une épigraphe.

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L’EPIGRAPHE AERIENNE DE HABBAZ BOUJMÂA

« Seul. Comme la ville qui te suit de lon, fidèle. Comme la poésie, fidèle, aux derniers instants de ta vie » Yorgos Markôpoulos Dans ce fossé profond Où viennent parfois jouer des enfants, Tu dors, mon frère bien-aimé ! L’Ange de la Fin du jour Déverse tous les soirs sur le sol où tu gis Un bleu flacon empli de ses larmes. Et, Quand la haute nuit s’avance pieds nus Sur l’herbe parfumé par ton sang, Les grandes étoiles, Divinement amoureuses De ton innocence, S’inclinent affligées Vers la terre amazighe qui caresse ton corps Etreint par les suaves racines Des humbles, des frêles fleurs des champs. Alors, Alors Dieu lui-même, Dieu dans sa céleste miséricorde Approche de ta tombe, Prends avec tendresse ton âme lumineuse, La serre contre sa poitrine émue Et la berce longtemps Sur son cœur éploré ! Ô mots purs, mots d’amour Qui lient ta mémoire, mon Habbaz, Au vols perpétuel Des galaxies ! Ô mots, Faites que mon chant sincère Inscrive en ce jour de juillet sur la page intime De tous les hommes qui savent encore Aimer, le nom D’un saint cher A l’insurmontable éternité ! Athanase Vantchev de Thracy Paris, le 14 juillet 2008 Glose : Habbaz Boujmâa : célèbre linguiste marocain disparu sans trace en 1981, victime de son amour pour la langue amazighe (berbère). Amis, j’ignore la date de sa naissance. Yorgos Markôpoulos (né en 1951) : un des plus bouleversants poètes contemporains grecs. A t h a n a s e V a n t c h e v d e T h r a c y38 Boulevard Flandrin75116 ParisFRANCE From: avthracy@hotmail.com To: alikhadaoui@hotmail.com Date: Fri, 18 Jul 2008 10:40:04 +0200 Mon très cher Ali, J'ai écrit ce poème pour honorer la beauté de la langue amazighe que vous aimez tant, à la sauvegarde de laquelle vous vouez votre vie! Qui mieux qu'un poète peut comprendre la beauté de votre sollicitude? Cordialement votre Athanase Mon très cher Ali, Votre idée est splendide. Votre tableau est magnifique. Je vais le publier dans mon site en écrivant ceci: 'La poésie d'Athanase vue par Ali Khadaoui'. Si vous le permettez. Mais j'ignorais que vous étiez un grand peintre!... J'ai arrangé le poème: comme c'est un sonnet, j'ai fait de la sorte que les strophes soient séparées l'une de l'autre. Bien à vous Athanase

-3- TAMAZIGHT Itto Tableau de ali khadaoui(2008) Je dédie ce poème à tous les enfants de Tamazgha « Je vais, j’imagine comme je peux les demeures de l’esprit pur… » Georges Maurice de Guérin Tu es, ma langue ailée, plus tendre à mon cœur Que les pétales d’azur des roses et des jasmins, Que le parfum des brises qui flottent dans tes jardins Un soir torride d’été, orné de mille couleurs ! Tu es ma langue splendide, l’âme pure de ma patrie La libre Tamazgha, fille adorée des dieux Qui court de mer en mer et dort sous les cieux De ses montagnes fières, de ses émeraudes prairies. Tu es ma langue aimée, tranquille comme le désert, Légère comme un poème écrit de sable fin, Sonore comme les tempêtes, mienne comme les chemins Qui lient mon sang au sang tangible de ma terre ! Ô langue qui coule en moi comme un torrent immense, Essence de ma survie, mon hymne de transparence! Athanase Vantchev de Thracy Paris, le 18 juillet 2008 Glose : -TAmazight (n.f.) : la langue millénaire des Imazighen (Berbères) dont la patrie, la Tamazgha (la Berbérie), s’étend de la mer Rouge à l’océan Atlantique, de la Méditerranée à l’Afrique noire. -Georges Maurice de Guérin (1810-1839) : poète et écrivain français, contemporain de Lamartine et de Victor Hugo. Sa poésie est une des plus raffinées de la langue française. Il est l’auteur du Centaure, de la Bacchante et de nombreux poèmes qui se situent à la charnière du romantisme religieux de Chateaubriand et de la modernité poétique de Baudelaire et Mallarmé. Son journal Le Cahier vert et sa correspondance avec Barbey d’Aurevilly traduisent ses interrogations sur sa destinée d’homme et d’écrivain. A t h a n a s e V a n t c h e v d e T h r a c y 38 Boulevard Flandrin 75116 Paris FRANCE De : athanase vantchev (avthracy@hotmail.com) Envoyé : ven. 21/11/08 14:04 À : Ali Khadaoui Maroc (alikhadaoui@hotmail.com) Mon cher Ali, Décidément, mes amis amazighes m'inspirent. J'ai écrit un nouveau poème intitulé "Les cèdres du Rif". Je vous l'envoie et espère qu'il vous plaira. Cordialement votre Athanase -4-

LES CEDRES DU RIF A Khalid Izri

« Rinnovato dal mondo nuovo,libero. » (« Neuf, dans la nouveauté du monde,libre… ») Pier Paolo Pasolini Depuis le commencement des temps, Herbes et vents s’endorment entrelacés, Comme envoûtés par la ferveur de la terre, Sous les vergers lourds de fruits des étoiles. Les frais éventails des cèdres rifains, Titans majestueux ensemencés de ciel, Veillent sur l’éternité amazighe et déversent, Mêlant leurs racines au silence des rochers, Un parfum chaud, charnel, boisé, Dans les corps à l’allure de statue des jeunes gens. Arbres légendes, Demeures royales des dieux de l’amour, Comme le temps est court pour vous dire ma dévotion ! Sur vos colonnes vivantes, couleur vert de mer, reposent Les temples votifs, navires de lumière, dressés là Comme pour immortaliser la geste des hommes libres, Comme pour protéger les livres solitaires et altiers des jours Des assauts du néant ! Pourraient-elles mes lèvres oublier Les soirées sous vos délicieuses voûtes flottantes, Les mots de bonté voguant dans l’obscurité Sous le feu de vos fraternelles ramures ? Ah, ces heures vouées aux amis, tard, Quand la chair fascinée, L’esprit devenu élan, le cœur ouvert comme une rose, Nous écoutions couler la généreuse rivière des contes amazighes Dans les doux replis de notre adolescente conscience ! Cris et murmures, étonnements et soupirs nous enseignaient, Par des mouvements simples comme les frissons de l’air, Les grands, les immortels mystères de la vie ! Le retour à la maison, en petites bandes de copains, Eblouis, tendrement mélancoliques, Avançant dans la mélodie chaude de l’été, Comme suspendus entre terre et ciel, Comme soulevés vers les cimes souriantes du Rif Par un indicible transport Aussi ancien et dense que le monde ! Nous, compagnons envoûtés de la lune, Marchant côte à côte, unis dans le rêve, Le cœur ardent prêts à éclater d’émotion ! Athanase Vantchev de Thracy Paris, le 20 novembre 2008 Glose : Cèdre (n.m.) : du latin cedrus, lui-même du grec kedros/ κέδρος. Genre de conifère de la famille des Pinacées, originaire du Moyen-Orient et de l’Himalaya, acclimaté en Europe et en Afrique, comprenant des espèces d’arbre majestueux, à bois odorant, à cime conique ou étalée, très utilisées pour l'ornementation des parcs. Les branches de cette essence sont étalées horizontalement et en plans superposés. L'huile essentielle aromatique du cèdre a des propriétés antiseptiques. Chez les anciens Égyptiens, l'essence de cèdre et sa résine entraient dans les préparations servant à embaumer les momies. Khalid Izri de son vrai nom Khalid Yachou (né en 1969 à Melilla, enclave espagnole du nord du Maroc) : musicien berbère. Grâce à son oncle, il fait connaissance de la musique amazighe (berbère) et se prend de passion pour la riche culture millénaire de son peuple injustement réduit au silence. Il apprend à jouer de la guitare, de la flûte et de l’harmonica, puis de tous les instruments de percussion. Dans un premier temps, il imite le répertoire d’Idir, Djurdjura, Jamal Allam et du poète Whalid Mimoun, emprisonné pendant deux ans pour avoir enregistré son premier album de chants en berbère. La musique de Khalid Izri glorifie les traditions des Imazighen (Berbères). Elle puise sa grande beauté mélodique et son envoûtement rythmique dans l’âme de son peuple. Sa voix est claire et sonore comme les ruisseaux limpides du Rif. Pier Paolo Pasolini (1922-1975) : poète, écrivain, scénariste et metteur en scène italien. Né à Bologne dans une famille aisée, il fut assassiné sur la plage d’Ostie, près de Rome. On a remarqué son génie cinématographique lors de la réalisation de ses films L’Evangile selon saint Matthieu (1964), nommé à trois reprises aux Oscars, Contes de Canterburry (1972) qui remporta l’Ours d’or à la Berlinale, Mille et une nuits (1974), présenté au festival de Cannes, etc. Il est reconnu comme l’une des figures centrales de l’art italien. Il est l’auteurs de plusieurs recueils de poésies, romans et essais. A t h a n a s e V a n t c h e v d e T h r a c y38 Boulevard Flandrin75116 ParisFRANCE

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