Le peuple algérien, qui a vu, au lendemain de l’indépendance du pays, sa souveraineté violemment confisquée par une coalition de putschistes issus de l’armée des frontières, est aujourd’hui une fois de plus en passe de subir de la part de ce même clan d’Oudjda un autre coup d’Etat constitutionnel. La révision imposée de la constitution par un président d’office est l’étape formelle d’un processus qui vise à constitutionnaliser, légaliser et surtout à perpétuer toutes les formes d’abus de pouvoir, d’autorité et de droit subis par le pays, la population et les militants pour une Algérie libre, démocratique et sociale durant ces dernières décennies.
Il s’agit, à travers cette révision antidémocratique, de couvrir les inepties politico-juridiques antérieurs et de justifier celles encore plus monstrueuses que nous réserve un système islamo-arabo-conservateur moyenâgeux vivant de la violence, du terrorisme, de la corruption et de la rente pétrolière, à l’abri complice mais fragile des intérêts des puissantes multinationales, dévoreuses des richesses des peuples sous oppression nationale et internationale. Les amendements adoptés par des assemblées croupion constituent une attaque sévère contre l’espoir du renouveau de l’Algérie et conforte la mainmise ultra-personnelle sur les institutions de l’Etat et la confiscation de toutes les libertés.
Est-il utile de rappeler au passage que la procédure de révision de la constitution viole l’article 7 de l’actuelle Constitution qui dispose que : “ Le pouvoir constituant appartient au peuple ”.
L’usage abusif de la fibre nationaliste et patriotique du peuple algérien, son attachement à la vraie histoire de sa victoire sur la colonisation, ses avancées et son aspiration pressante à l’égalité en droits et devoirs entre l’homme et la femme et enfin ses luttes et sacrifices pour une réelle alternance au pouvoir sont des acquis inaliénables qui ne sauraient être utilisés pour l’instauration d’une monarchie ou d’une autocratie à contre-courant du vent du changement qui souffle sur le monde. A ce propos, faudra-t-il rappeler que :
L’Algérie sous occupation coloniale n’avait pas attendu Bouteflika pour se rebeller, s’organiser et engager une lutte armée contre la colonisation et que, par conséquent, le nationalisme ne se mesure pas à la longueur, la force ou la langue d’un hymne national;
L’Algérie authentique connaît et est fière de son passé et a honte des mensonges et des falsifications de l’histoire transcrits dans les manuels scolaires et véhiculés par des vieux personnages douteux;
Les femmes amazighs et les peuples de l’Afrique du nord n’avaient pas demandé son avis à Bouteflika pour hisser il y a des siècles une femme reine à la tête de leur Nation comme beaucoup de femmes pendant le mouvement national et la guerre d’Algérie au même titre que toutes les femmes militantes postindépendance n’avaient pas patienté jusque au vote des amendements de Bouteflika pour se considérer majeures et les égales des hommes et agir en individus responsables, en toute liberté ;
Aussi, l’Algérie est aujourd’hui assez mure pour ne pas valider l’amalgame fait entre deux concepts politique différents qui sont la souveraineté du peuple et l’alternance au pouvoir pour donner du crédit à cette imposture institutionnelle. Bouteflika doit savoir que dans un système qui est le sien il n y a ni souveraineté du peuple ni alternance au pouvoir.
D’autre part, le mouvement citoyen réaffirme que sans Tamazight langue nationale et officielle il n y aura pas d’Algérie debout, juste et moderne et avertit des dangers déjà palpables du plan machiavélique de dislocation identitaire, économique et sociale de la région de Kabylie.
Par conséquent, la seule révision constitutionnelle à même d’être viable dans le temps et pouvant garantir la stabilité et la prospérité est celle dont la substance a été livrée dans le “ Mémorandum pour une République démocratique et sociale en Algérie ”, rendu public par le Mouvement le 22 septembre 2006.
Enfin, le Mouvement citoyen des Aârchs, tout en gardant en vue les défis stratégiques qui s’annoncent à l’horizon à travers le dangereux glissement enclenché vers un régime à pouvoir personnel, tient à rappeler à l’opinion nationale et internationale la non application par les représentants de l’Etat des engagements solennels, publics et officiels, consignés dans l’Accord global gouvernement – mouvement citoyen du 15 janvier 2008, portant sur la mise en œuvre de la plate-forme d’El-Kseur.
ULAC SMAH ULAC
GLOIRE A NOS MARTYRS
LE COMBAT CONTINUE
Tizi-Ouzou, le 12/11/2008
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