Dans la soirée du 29 janvier dernier, le jeune Zineddine BERREKLA a été tué par balles par les militaires postés au point de contrôle dressé au carrefour de Assif-Aissi, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Le jeune homme, âgé de 29 ans, rentrait chez lui en voiture en compagnie d'un ami. Les témoignages affirment qu'il a respecté toutes les règles de sécurité et de précaution (ralentissement, extinction des feux du véhicule, etc) et qu'il n'a avancé qu'après avoir reçu l'autorisation de passer.
Quelques mètres après, subitement des coups de feu sont tirés par les soldats en direction du conducteur du véhicule, le touchant à la tête. Les militaires ont ensuite refusé d'appeler une ambulance pour transporter le blessé à l'hôpital. Celui-ci est mort quelques instants après.
Aucune explication n'a été fournie par les autorités militaires et civiles concernant cet acte qui est un véritable assassinat.
En état de choc, les parents et la population s'interrogent sur les raisons de ce nouveau crime perpétré par les services de sécurité algériens. Serait-ce une nouvelle provocation dans le but de soulever la Kabylie et de procéder au carnage comme lors du printemps noir 2001 (125 morts)? Ou alors un avertissement supplémentaire aux kabyles pour qu'ils cessent de dénoncer les abus de pouvoir et acceptent la soumission?
Pour le Congrès Mondial Amazigh, l'assassinat de Zineddine Berrekla est l'une des conséquences de la stratégie du chaos que le gouvernement algérien tente d'appliquer en Kabylie. Sous le prétexte de combattre les islamistes et l'insécurité qu'il a pourtant lui-même favorisés, le pouvoir algérien a installé en Kabylie un dispositif militaro-répressif largement disproportionné (police, gendarmerie, armée), faisant de cette région la zone la plus militarisée d'Algérie. Pour les populations kabyles, les services de sécurité algériens ne sont pas une force de protection mais d'occupation.
Le mépris pour la vie, particulièrement lorsque cette vie est kabyle, est encouragé par une totale impunité qui protège les assassins et leur hiérarchie. A ce jour, les victimes du printemps noir de l'année 2001 attendent que justice leur soit rendue.
Le Congrès Mondial Amazigh partage la douleur de la famille Berrekla et l'assure de sa solidarité. Il condamne fermement cet acte ignoble et exige une enquête indépendante sur les circonstances de l'assassinat de Zineddine, le jugement et le châtiment exemplaire de l'auteur du crime.
Par ailleurs, le CMA réclame:- le départ des gendarmes et de l'armée algérienne de Kabylie,- des pressions internationales fortes (particulièrement de l'ONU et de l'UE) sur le gouvernement algérien afin qu'il cesse immédiatement sa politique génocidaire en Kabylie.
Coincée entre l'enclume de l'islamisme et le marteau du pouvoir algérien, la Kabylie risque à tout moment d'exploser avec des conséquences imprévisibles. A chacun, au niveau national comme au niveau international, de prendre ses responsabilités.
Paris, le 2 février 2008
B. LounesPrésident du CMA
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