jeudi 31 janvier 2008

Les diplômés chômeurs investissent le siège du parti de l'Istiqlal

Dès sa nomination à la tête du gouvernement, le Premier ministre Abbas El Fassi a dû faire face à bon nombre de mouvements de protestation relatifs à l'emploi. Le parti de l'Istiqlal se trouve ainsi sous les feux des projecteurs depuis quelques mois, même si le ministre de l'Emploi est ittihadi. Le siège du parti de la Balance, qui a vibré sous le rythme de la joie des militants suite aux résultats des élections législatives en septembre dernier, a été le théâtre de manifestations houleuses des diplômés chômeurs. Ces derniers l'ont investi deux fois, réclamant l'intervention personnelle du Premier ministre.Ils étaient nombreux, mercredi après-midi, à manifester encore une fois leurs doléances, sollicitant le respect de l'accord conclu en août dernier avec l'ex-Premier ministre Driss Jettou. Ils attendent impatiemment les résultats des entretiens oraux d'embauche qu'ils ont passés au sein des académies de l'éducation et de la formation. L'accord du 20 novembre, signé entre les concernés et les ministères de l'Education nationale et de l'Emploi sous l'égide de la Primature, avait, en effet, mis fin à une grève de la faim illimitée entamée par les quatre groupes signataires de l'accord.Un examen oral a été ouvert aux diplômés universitaires dont les noms figurent sur les listes arrêtées par le département de la Primature en août dernier. L'épreuve s'est déroulée sous forme d'entretien individuel devant une commission spécialisée.C'est ainsi que le calme est revenu dans les grandes artères de la capitale.Les associations représentant les diplômés chômeurs avaient observé une trêve en "attendant que le gouvernement respecte ses engagements".Mais l'attente a trop duré selon les représentants des diplômés, alimentant les rumeurs qui ont commencé à fuser de part et d'autre."On a entendu dire que les engagements ne seraient pas tenus. On nous a dit que le ministère de l'Education nationale a signalé suite aux examens oraux que les candidats n'étaient pas compétents.Comment quelqu'un qui dispose d'un diplôme bac+6 peut-il ne pas être compétent dans son domaine? On veut seulement se désengager.On doit embaucher quelque 1.000 candidats, mais il paraît qu'on ne va en retenir que 400", s'exclame Said Daoudi, secrétaire général du groupe Al Moubadara.Le département de l'Education nationale rejette la responsabilité sur la Primature, attisant ainsi les colères.En tout cas, Driss Guerraoui, le conseiller du Premier ministre, a réussi mercredi à calmer momentanément les tensions au sein du siège du parti de l'Istiqlal. Les protestataires qui ont quitté les lieux vers minuit devaient rencontrer hier après-midi les responsables de la commission tripartite composée des représentants de la Primature et des ministère de l'Education nationale, de l'Emploi et de l'Intérieur.Cependant, le problème est loin d'être résolu. D'autres groupes de diplômés chômeurs qui n'ont pas participé au dialogue d'août dernier montent au créneau et réclament également d'avoir la même chance que les membres des autres groupes.Ils menacent de recourir à des formes plus accentuées de protestations.-----------------------------------Accord d'aoûtEn août dernier, l'ex-Premier ministre, Driss Jettou, avait signé avec une vingtaine de groupes de diplômés chômeurs un accord pour l'intégration ou le recyclage de 2.768 personnes. Les jeunes devaient bénéficier de mesures préférentielles pour rejoindre les rangs de la fonction publique.L'accord portait également sur le recyclage, grâce à la formation de quelque 1.500 diplômés chômeurs, en collaboration avec des instituts, grandes écoles et universités du Maroc.Le gouvernement s'était engagé à prendre à sa charge les frais de cette formation complémentaire et à faire embaucher les cadres au chômage dans des secteurs porteurs de l'économie nationale.En contrepartie de l'accord signé avec Driss Jettou, les groupes diplômés chômeurs s'étaient engagés à suspendre toutes les manifestations de protestation, que ce soit devant le Parlement ou les sièges des ministères et administrations publiques. Par Jihane Gattioui, "Le Matin", 31.01.2008--------------------------------

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