Le président du Congrès mondial amazigh (CMA) a réagi, à travers une déclaration transmise hier à notre bureau, aux propos de ses opposants relatifs au “détournement de fonds et subventions.” Belkacem Lounès soutient, en effet, que les subventions sont gérées et utilisées conformément au cahier des charges convenu avec les bailleurs de fonds du CMA. Ce dernier est d’ailleurs tenu, selon les termes de la déclaration, “de rendre compte de l’utilisation de tous les fonds qu’il reçoit non seulement aux adhérents mais aussi aux financiers.” Le président du CMA lancera à l’occasion un véritable défi à ses détracteurs “de mettre leurs menaces de plainte à exécution et dément formellement l’existence d’une quelconque malversation,” lit-on dans ladite déclaration. Le rédacteur du document en question se dit décidé à ester en justice ses détracteurs pour diffamation : “L’époque des coups d’état est bel et bien révolue,” écrira-t-il. Pour rappel, le Congrès mondial amazigh a vécu depuis des mois au rythme d’un conflit autour de la tenue de son 5e congrès, et ayant impliqué deux tendances parmi les cadres de cette ONG. En effet, les partisans de l’actuelle direction du CMA sont portées vers l’option de la tenue des assises au Maroc, plus précisément à Meknès, une position que justifie la tendance Belkacem Lounès par l’interdiction “non déclarée” de l’organisation du congrès à Tizi-Ouzou. “Après la réunion du conseil fédéral de Meknès en février 2008, le comité d’organisation de Tizi-Ouzou, coordonné par l’association Amusnaw, devait faire toutes les démarches en vue de la tenue du congrès en Kabylie, prévu à la fin du mois de juillet. La fin du mois de mai, aucune initiative n’a été prise”, indique Belkacem Lounès dans sa déclaration. Pour ce dernier, “il y a eu dès le départ une volonté de bloquer le CMA en Algérie, cela a poussé le président du CMA à reprendre les choses en main,” indique la déclaration du CMA. Conséquemment à l’intervention réservée au congrès en Kabylie, “le CMA a intenté une action en justice contre le wali de Tizi-Ouzou le 22 juin dernier,” ajoute encore Belkacem Lounès. Une position que réfutent catégoriquement les adversaires à l’actuel président de CMA. Le comité de préparation du 5e congrès sous la houlette de l’association Amusnaw a rejeté dans le fond et dans la forme la plainte déposée contre le wali. L’on se souvient dans ce sillage du soutien apporté à cette démarche, qui consiste en la tenue de ces assises en Kabylie, par les membres du Parti démocratique du Maroc et par Rachid Raha. Récemment, une tentative de réconciliation a été envisagée sans pour autant que cela conduise à quelque chose de concret. Pour l’heure, les deux tendances campent sur leurs positions initiales et l’on se dirige vers une double tenue des 5e assises du CMA : l’une à Tizi-Ouzou, l’autre à Meknès. Dans la foulée, le vice-président du CMA, Hocine Azem, nous fera savoir qu’une action en justice sera bientôt enclenchée contre les usurpateurs de la qualité de porte-parole du CMA.” Pour le président sortant, le CMA “dérange au plus haut point.” C’est surtout pour “avoir osé porter plainte contre le wali que notre organisation est apparue comme l’ennemi à abattre, les attaques personnelles contre son président sont les armes favorites,” écrit, dans sa déclaration intitulée “Halte à la campagne de déstabilisation du CMA”, M. Lounès Belkacem. Ce dernier reconnaît, en conclusion, que le “CMA sortira certes affaibli par cette épreuve mais aguerri, il retrouvera vite sa vitalité et sa combativité au service du triomphe des droits et de la liberté du peuple amazigh,” conclut le président du CMA.
A. Z
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